La conférence du groupe PAD donnée au salon Promote le 23 février 2024, a mis en évidence un vaste programme reposé sur la performance, l’attractivité et la compétitivité.
Devenir un pôle de référence dans le golfe de Guinée. Les dirigeants du port autonome de Douala ne font pas de la fine bouche sur cette ambition. Au contraire. Les 5 sociétés que compte le PAD ont mis à la disposition du public tous les résultats engrangés depuis 2016. En effet, depuis 8 ans, la direction générale du PAD met en œuvre une nouvelle dynamique pour être compétitif. Un vaste programme de rénovation, de modernisation et développement des infrastructures est en marche. Les résultats affichent aujourd’hui, 70% du trafic du commerce extérieur, 1 365 milliards générés à l’économie entre 2016 et 2020. Le PAD génère 35,1% de richesse dans la ville de Douala et 13,5% dans l’économie nationale. En termes d’emplois 43,1% dans la ville de Douala et 17,9% sur le plan national. Plus de 700 milliards de recettes douanières enregistrées. Les performances actuelles ont permis au PAD d’avoir une notation financière positive avec la note A1 (investissement à long terme) et la note A2 (certitude de remboursement saine). Le coût du crédit en international serait bas.
Régies
Pour parvenir à ces résultats, il y a eu la normalisation par la gestion opérationnelle des activités en régie les régies ont donc consenti d’énormes sacrifices. Par exemple, la régie du terminal à conteneurs, filiale du PAD œuvré pour que le temps d’attente des bateaux passe de 4 jours à moins de 2 jours. 350 000 conteneurs 20 pieds traités par an. Aujourd’hui la RTC a in chiffre d’affaire de 55 milliards. Au niveau de la gestion du remorquage par la régie du remorquage, filiale du PAD, 4 035 opérations ont été menées en 2023. La RDR a versé 1,1 milliard de redevance au PAD en 2023. Pour plus de performances, deux remorqueurs sont en construction et seront mis en service cette année. En ce qui concerne la gestion du dragage par la régie du dragage, succursale du PAD. La drague aspiratrice en marche baptisée : « Mont Mandara »qui s’occupe de l’entretien du chenal d’accès au port de Douala-Bonabéri, a une capacité du puits de 3000 m3 avec une profondeur de dragage de 25 m, un tirant d’eau de 5,5m. Quant à la drague aspiratrice stationnaire baptisée : « vigilance », elle s’occupe de l’entretien des plans d’eau, des danses et des pieds de quai. Sa profondeur de dragage est de 14 m pour un tirant d’eau de 1,45 m. À cela, il faut ajouter d’autres équipements qui participent à rendre le PAD compétitif.
Au sujet de la gestion du patrimoine immobilier par la régie du patrimoine immobilier (RPI), succursale du PAD, elle n’existe que depuis quelques mois. Elle ambitionne avec ses 26 titres fonciers sur le plateau Joss de construire des immeubles à caractère commercial. Il y a eu acquisition de 35 hectares de terrain à Akwa-nord. Il est envisagé la construction d’un immeuble de R+10 à Yaoundé sur un terrain acquis au quartier Tsinga. Enfin, la régie de police et de sécurité a une meilleure maîtrise des accès avec une réduction des fraudes douanières. La construction des clôtures ont permis une meilleure sécurisation de l’enceinte portuaire, la réhabilitation du balisage, des ouvrages d’accostage et des terre-pleins. Douala port Security créé en 2020, est en charge de la sécurisation du domaine portuaire
Douala-cap Cameroun
Il faut toutefois reconnaître selon les experts que le PAD est aujourd’hui saturé en raison de l’évolution du trafic maritime. Les volumes de 11,8 millions de tonnes par an traités en 2017 pourraient doubler en 2035 avec une prévision de 24 millions tonnes/an. Dans le long terme le volume estimé est de 42 millions de tonnes/an. Les infrastructures actuelles ne peuvent pas traiter ce volume. Un nouveau pôle portuaire en eaux profondes, plus près de l’estuaire du wouri s’impose à l’horizon 2050 pour que Douala demeure un pôle portuaire majeur comme le veut son histoire, sa tradition et sa position géographique.
Léon Mgba