Le déficit commercial, bien qu’ayant légèrement baissé au début de l’année 2024, reste préoccupant d’après les rapports de l’Institut National de la Statistique (INS).
Le déficit commercial du Cameroun a atteint environ 181 milliards de Fcfa à la fin du premier trimestre 2024, en baisse par rapport aux 276 milliards de Fcfa enregistrés en 2023. Cette amélioration partielle est attribuée à une réduction des importations, en particulier dans les secteurs de l’agroalimentaire et des produits chimiques, avec une baisse notable de 11,2 % sur un an pour les importations de biens.
Cependant, les exportations ont aussi connu une baisse, particulièrement dans les secteurs de l’agriculture et de la filière bois. L’industrie forestière a été affectée par des politiques visant à limiter l’exportation de bois brut en faveur de la transformation locale, ce qui a réduit les revenus générés par les exportations de grumes. Les exportations globales ont chuté à 659 milliards de Fcfa au premier trimestre, contre 685 milliards un an auparavant. Cette baisse pourrait continuer à peser sur le PIB si les performances d’exportation ne s’améliorent pas d’ici la fin de l’année . Pour cette tendance, le Cameroun doit faire preuve de pugnacité dans la diversification de ses exportations et soutenir la transformation locale.Le gouvernement met en œuvre des politiques pour réduire la dépendance aux importations et favoriser la valeur ajoutée locale, mais ces mesures nécessitent encore du temps pour montrer leur efficacité. par exemple la mise en œuvre des programmes P2I et Pllsah au Cameroun.
En effet, le Cameroun, à travers le Programme d’Impulsion Initiale (P2I) et le Plan Intégré d’Import-substitution agro-pastoral et halieutique (Pllsah), s’engage à renforcer son autonomie économique en développant les secteurs agricole, pastoral et halieutique. Ces programmes, intégrés dans la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (Snd30), visent principalement la réduction de la dépendance aux importations et l’amélioration de la production locale.
Zones industrielles
Le P2I vise à stimuler les investissements dans des industries stratégiques, notamment dans l’agro-industrie. Des infrastructures comme les zones industrielles et les routes d’accès aux zones de production sont en cours de développement pour faciliter la transformation des produits agricoles sur place. Cependant, la mise en œuvre de ce programme fait face à des défis de financement et à des lenteurs administratives, qui freinent la progression rapide de certains projets. Du Plan Intégré d’Import-substitution agro-pastoral et halieutique (Pllsah) la production locale dans le secteur alimentaire en soutenant des filières stratégiques telles que le maïs, le riz, le poisson et l’élevage est encouragée. Les autorités distribuent des semences améliorées et forment les producteurs pour augmenter la productivité. Bien que certains résultats encourageants aient été enregistrés, notamment dans la production de maïs et de poissons, le manque d’infrastructures adéquates et d’accès au financement limite l’impact de ces initiatives.
Pérenniser les acquis
Pour optimiser l’impact de ces programmes, le Cameroun doit renforcer ses infrastructures logistiques, améliorer l’accès au financement et simplifier les démarches administratives. Le gouvernement reste déterminé à collaborer avec des partenaires financiers pour lever les contraintes et pérenniser les acquis.
Léon MGBA