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Affaire Glencore : Un procès au long cours

En attendant le renvoi programmé entre mai et juin 2027, l’audience du 9 octobre 2024 au tribunal de Southwark à Londres a marqué une étape importante dans l’affaire de corruption impliquant le géant minier Glencore.

Selon le compte rendu d’Akere Muna, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats du Cameroun, six accusés, dont Alex Beard, étaient présents pour faire face à des accusations de corruption d’envergure internationale. Cette affaire, qui touche directement de nombreux pays africains, notamment le Cameroun, suscite un vif intérêt pour son impact économique et moral. Elle met également en lumière les défis de la lutte anti-corruption, une préoccupation de plus en plus pressante pour les citoyens camerounais.Les débats de fonds sont prévus procès entre mai et juin 2027.

Un délai qui peut sembler excessif, mais qui reflète la complexité des affaires financières internationales. D’ici là, des étapes intermédiaires cruciales sont planifiées pour la collecte de preuves et le suivi des accusations : le 3 octobre 2025 est retenu comme date de signification de documents clés par le Serious Frauds Office (SFO). Le 19 novembre 2025, est attendu la déposition formelle du SFO. Le 4 décembre 2025 est retenu pour le résumé des actes d’accusation.Ces étapes, ainsi que plusieurs audiences en 2026, soulignent le sérieux de la justice britannique, qui prend le temps nécessaire pour assurer la rigueur des procédures.

Le Cameroun, qui figure parmi les pays potentiellement touchés par cette affaire, observe avec intérêt l’évolution de ce dossier. La durée du procès, bien qu’impressionnante, témoigne de la volonté d’obtenir des réponses complètes, ce qui résonne avec les attentes des citoyens camerounais qui veulent comprendre comment des hauts responsables du secteur pétrolier ont pu accepter des pots de vin d’environ 7 milliards contre les intérêts de tout pays. De plus, cette lenteur perçue invite à la réflexion : l’engagement dans la lutte contre la corruption demande persévérance et rigueur.L’ancien bâtonnier Maître Akere Muna, fervent défenseur de la transparence, voit dans cette affaire un appel à la responsabilité. Selon lui, les Camerounais doivent s’inspirer de la détermination britannique à poursuivre les « bandits » de la finance. Son message, « Man no Run », est un appel fort à l’action, rappelant que la lutte contre la corruption est avant tout une responsabilité nationale. Déjà l’un des motifs du limogeage par le Conseil d’administration de Simon Paley, ex directeur général de Tradex s’appuie sur « la perte de confiance ». En effet, derrière cette expression, il y a l’affaire Glencore. Il a été révélé que des cadres camerounais de la SNH et de la Sonara auraient reçu environ 7milliards de Fcfa en pots-de-vin de la part de l’entreprise anglo-suisse, en échange de certaines facilités.

Appel à l’éveil citoyen

L’affaire Glencore offre donc au Camerounais un miroir, leur montrant la nécessité de prendre les choses en main. Si le Royaume-Uni peut investir des années dans des procédures pour garantir justice, il devient impératif pour le Cameroun de renforcer ses propres institutions et de poursuivre avec sérieux les affaires de corruption locale. Au-delà des discours, il s’agit de bâtir une culture de l’intégrité, où chaque citoyen se sent investi de la mission de protéger les ressources de son pays.Ce long procès à venir est l’occasion de prendre conscience que la lutte contre la corruption nécessite un engagement constant, à la fois des autorités et des citoyens. Comme le souligne Maître Muna, il est temps de prendre nos responsabilités : il ne s’agit pas seulement d’attendre les décisions de l’extérieur, mais de devenir les acteurs du changement que nous voulons voir pour notre pays.

Léon MGBA

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