Elle fait partie des recommandations faites au terme des discussions sur des défis, des enjeux et des opportunités liées à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans les différents secteurs d’activités au Cameroun .
Les concertations nationales sur l’intelligence artificielle ont regroupé les participants issus du secteur public, du secteur privé, de la société civile, du monde universitaire et des organisations internationales.
Les travaux ont été organisées en trois conférences de cinq exposés chacune et en trois tables rondes, le tout animé par des experts issus d’horizons divers.
Au terme des débats qui ont alimenté ces assises, les recommandations ont été formulées, en matière d’intelligence artificielle, dans les domaines portant sur : la politique, les stratégies et la législation, la sensibilisation, la formation, la recherche, les infrastructures sécurisées, la collecte des données, le développement d’applications et les financements.
Directives éthiques
Pour ce qui est des politiques, des stratégies et de la législation en matière d’intelligence artificielle, il a été suggéré : d’élaborer une stratégie de développement de l’intelligence artificielle au Cameroun, mettre en place une instance de coordination nationale dotée d’un leadership fort, de relire et d’améliorer les textes législatifs et réglementaires pour prendre en compte l’introduction des technologies innovantes, à l’instar de l’intelligence artificielle.
En termes de législation, mettre en place un cadre spécifique visant à encourager les startups du domaine du numérique, établir des directives éthiques pour l’utilisation de l’IA, en veillant à ce que les technologies soient développées et utilisées de manière responsable et équitable, mettre en place une structure qui accompagne les initiatives publiques et privées en matière d’intelligence artificielle en particulier et de transformation numérique en général, mettre en place un cadre juridique favorable au développement de partenariats public-privé incitatif et intégrant les nouvelles exigences de l’économie numérique.
Au niveau du marché du travail, il est préconisé la mise en place des stratégies pour anticiper et accompagner l’impact de l’IA, créer des conditions d’une coopération solide avec les géants du numérique que sont les GAFAM (Google-Apple-Facebook-Amazon-Microsoft) pour la formation et la recherche en matière d’IA, de ratifier la Convention de l’Union Européenne sur l’intelligence artificielle, de faciliter la collaboration entre les différents acteurs de l’écosystème de l’IA, y compris les entreprises, les universités, les centres de recherche, et les autres agences gouvernementales.
Formation
S’agissant de la sensibilisation, de la formation et de la recherche en matière d’intelligence artificielle. Il a été préconisé : de favoriser l’intégration de l’intelligence artificielle dans les curricula de formation des apprenants notamment des filières liées au numérique, de sensibiliser et de renforcer les capacités du personnel de l’Etat en matière d’intelligence artificielle, de proposer des stratégies de sensibilisation pour faire comprendre les enjeux de l’IA aux acteurs du secteur public et privé, de proposer des programmes de formation en IA pour les cadres des administrations publiques et privés, d’organiser annuellement un salon des innovations technologiques du numérique, d’encourager la conception et la mise en œuvre d’algorithmes adaptés à la résolution des problèmes locaux, de mettre en place un dispositif encourageant la recherche dans le domaine des TIC et particulièrement l’innovation dans le domaine de l’intelligence artificielle, d’encourager l’acquisition des outils d’IA de lutte contre la fraude et le plagia dans le domaine de la formation et de la recherche.
Quant aux infrastructures sécurisées, de la collecte des données et du développement d’applications liées à l’IA, il a été recommandé : une approche de développement cohérent des infrastructures liées à l’intelligence artificielle, d’encourager la collecte et la sécurisation des données, de favoriser le développement des plateformes open-data, d’organiser des concertations sectorielles en matière d’intelligence artificielle en vue de prendre en compte les besoins spécifiques des cibles avec un accent particulier sur l’agriculture, la santé, l’éducation, la justice, l’environnement, les finances, l’administration publique en général et les autres secteurs à fort impact de transformation sociale, de favoriser la mise en place des systèmes de sécurité électroniques, de mettre en place un cadre favorable au développement et au déploiement des infrastructures sécurisées comme les réseaux à fibres optiques et les centre de données de haute performance capable de soutenir le développement et l’utilisation de l’Intelligence artificielle,
de favoriser la standardisation et l’interopérabilité entre les systèmes digitaux en général et entre systèmes d’intelligence artificielle en particulier, de plaider pour l’amélioration et l’accroissement de l’offre énergétique.
Partenariat public-privé
S’agissant du volet financier. Il a été préconisé : de favoriser les partenariat public-privé dans la mise en œuvre des solutions numériques endogènes utilisant l’intelligence artificielle, d’encourager le financement des initiatives d’intelligence artificielle par le recours au crowdfunding, de doter les administrations publiques de lignes budgétaires dédiées à la recherche et au développement des technologies innovantes en général et de l’intelligence artificielle en particulier.
Au vu des recommandations formulées au cours de ce forum et de l’importance de leur mise en œuvre pour le développement de l’intelligence artificielle au Cameroun, il est suggéré de proposer une feuille de route en vue de l’élaboration d’une stratégie nationale de l’IA.
Léon Mgba