À l’occasion de la présentation des résultats de l’étude sur la gestion durable des ressources minérales, menée avec l’appui technique de l’Union européenne et du Centre africain de développement des minéraux (CADM), le gouvernement a réaffirmé son engagement à aligner le secteur minier sur la Vision minière africaine (VMA) et les objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Le Cameroun veut transformer son sous-sol en levier de développement. Pendant deux jours, experts nationaux, représentants ministériels, société civile et partenaires techniques ont passé au crible la gouvernance du secteur. Objectif : identifier les lacunes institutionnelles, cartographier les initiatives et formuler des recommandations pour rendre le secteur plus transparent, inclusif et performant. Le rapport provisoire dévoile des pistes concrètes pour hisser le Cameroun au rang des économies minières de classe mondiale, grâce à ses gisements stratégiques : bauxite de Minim-Martap, fer de Mbalam, cobalt, nickel, or et bien d’autres.Dans son allocution, le représentant du gouvernement a salué les réformes déjà entreprises : nouvelle loi minière et son décret d’application, création de la Société nationale des mines (Sonamines), réorganisation de l’Institut des recherches géologiques et minières (IRGM), adhésion à l’ITIE et au Processus de Kimberley. Des avancées notables qui « doivent maintenant être consolidées par des institutions efficaces et une gouvernance irréprochable », a insisté Adama Ekberg Coulibaly, chef des initiatives sous régional pour l’Afrique centrale du du Plan directeur d’industrialisation et de diversification économique à la CEA.
Pour la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), partenaire technique du projet, le Cameroun est « à un tournant historique ». La volonté politique exprimée par le chef de l’État dans son discours de 2023 est claire : faire des mines le socle d’une industrialisation inclusive, d’une diversification économique et d’une croissance soutenue.
Mais pour réussir, avertit la CEA, il faut renforcer le pilier institutionnel et rendre la gouvernance minière plus robuste.Le secteur minier, selon la VMA, doit servir de catalyseur pour des chaînes de valeur locales, la transformation artisanale, la création d’emplois, le développement communautaire et l’amélioration des infrastructures. Un modèle qui place les ressources au cœur d’une transformation structurelle durable.À l’heure où la mise en exploitation prochaine de grands gisements est annoncée, le Cameroun mise sur la cohérence stratégique et la transparence pour faire des mines non plus seulement une promesse, mais un moteur réel de son émergence économique.
Léon Mgba