L’Afrique vient de vivre un décollage institutionnel de haute altitude ce 28 juin 2025, à Abuja au Nigeria, avec l’élection de Georges Elombi comme président de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), succédant à Benedict Oramah.
Camerounais d’origine, cet expert des hautes sphères financières africaines prend désormais les commandes d’un vaisseau stratégique dans le ciel du commerce intra-africain.Cette élection marque une véritable poussée des réacteurs de la diplomatie camerounaise.
Depuis des mois, Yaoundé affûtait ses ailes dans les hangars diplomatiques, alignant les relais et les soutiens pour porter un de ses technocrates les plus expérimentés aux manettes d’une des plus puissantes institutions bancaires du continent.Juriste de formation, Georges Elombi n’est pas un passager de dernière minute. Pendant plus d’une décennie, il a été secrétaire exécutif chargé des services juridiques, de la gouvernance institutionnelle et des affaires corporatives à Afreximbank. Il a contribué à la mise en orbite de nombreuses réformes sur la facilitation du commerce africain, la structuration des garanties, et la construction de corridors financiers fluides, à l’image de véritables couloirs aériens sécurisés. Sous sa direction, les actifs de la banque ont connu une croissance exponentielle, passant de 13 à 40 milliards de dollars.
Son élection consacre le parcours d’un copilote devenu commandant de bord, mais aussi la finesse stratégique du Cameroun, qui, dans un ciel parfois orageux pour ses intérêts continentaux, a su hisser l’un de ses fils au-dessus de la couche nuageuse des rivalités régionales.
Au moment où la Zlecaf(Zone de libre-échange continentale africaine) tente de franchir le mur du son de la mise en œuvre concrète, l’arrivée de Georges Elombi dans le cockpit d’Afreximbank est un signal fort. Son mandat s’annonce comme un vol long-courrier vers une intégration économique soutenue, avec pour plan de vol l’autonomisation financière du continent.
Le Cameroun, dont les ailes semblaient parfois rognées sur la scène panafricaine, prouve qu’il sait encore piloter des trajectoires ambitieuses. À bord, Georges Elombi ne sera pas seul : c’est tout un continent qui espère arriver à destination.
L.M
