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Migrations : Transformation en levier de développement durable

Plaidoyer CIDP/OIM pour une gouvernance migratoire concertée, co-construite et inclusive en Afrique.

À l’heure où les dynamiques migratoires redessinent les équilibres économiques et sociaux du continent africain, la migration des jeunes apparaît comme une réalité incontournable, à la fois défi et opportunité. C’est dans ce contexte que s’est tenue à Yaoundé une table ronde de haut niveau sur le thème : « Transformer les migrations en levier de développement durable pour les jeunes en Afrique », à l’occasion de la visite officielle de M. Abdel Rahmane Diop, chef de mission de l’OIM au Cameroun. L’événement, organisé par le Conseil international de dialogue et de partenariat (Cidp), s’inscrivait dans une dynamique prospective visant à refonder la gouvernance migratoire sur des bases inclusives et durables.

Le Cidp, sous la coordination du Dr Hemes Nkwa, a su réunir un large éventail d’acteurs institutionnels, techniques et sociaux pour porter ce débat stratégique. ministères sectoriels (Affaires étrangères, Jeunesse, Formation professionnelle, Promotion de la femme, Sécurité), institutions nationales (IRIC, FNE), partenaires internationaux (AFD, GIZ), agences onusiennes (OIM, HCR), société civile, chefs traditionnels, réfugiés et migrants de retour ont ainsi enrichi les échanges, marquant une volonté partagée d’agir autrement sur la question migratoire.

Chocs migratoires

Parmi les contributions marquantes, celle du Dr Robert Ebenezer Nsoga, expert en géopolitique migratoire Cnrs Sciences Pô Bordeaux, membre de la commission gouvernance du conseil. Sa lecture systémique de la migration des jeunes en Afrique a porté sur trois dimensions fondamentales. D’abord, les ressorts structurels de la mobilité, alimentés par la croissance démographique, les déséquilibres territoriaux, les inégalités économiques persistantes et l’inadéquation entre formation et emploi. Ensuite, les défis transversaux : insécurité des parcours migratoires, faiblesse des cadres normatifs et déficit de coordination politique. Enfin, les opportunités transformationnelles, notamment la migration en tant que vecteur d’innovation, de transfert de compétences, d’investissement humain et de stabilisation sociale. L’objectif affiché : replacer les jeunes migrants au cœur des stratégies de développement, en misant sur une gouvernance articulée autour de quatre piliers : inclusivité, en intégrant toutes les parties prenantes, y compris les migrants eux-mêmes ; structuration, pour assurer la cohérence entre cadres nationaux, régionaux et internationaux ; résilience, afin d’anticiper les chocs migratoires, économiques ou climatiques ; ancrage territorial, en phase avec les réalités locales et les aspirations des jeunes.Autre ambition portée par cette rencontre : poser les bases d’un futur Forum euro-africain sur les migrations, en droite ligne des 13 recommandations issues du Nouveau Sommet Afrique-France. Une initiative qui témoigne de la volonté de repenser en profondeur les paradigmes migratoires en Afrique, au service d’un développement durable, solidaire et centré sur la jeunesse.

L’Afrique se prépare à affronter d’importantes transitions géopolitiques et démographiques. Ce plaidoyer en faveur d’une gouvernance migratoire éclairée prend tout son sens. Une Afrique forte de sa jeunesse et maîtresse de ses mobilités, telle est la vision portée par cette réflexion stratégique.

Léon Mgba

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