Face à une inflation inquiétante et somme toute non maîtrisable, le ministère du commerce a lancé depuis mi-décembre 2024, une vaste campagne de vente du Riz, exonéré de taxes. Question d’anticiper et repousser au loin, le spectre de la grève de la faim de 2008, qui plane en cette année électorale sur le pays.
”Trop c’est trop ! Ça ne peut plus continuer ainsi ! En 2025, ça passe ou ça casse ! Les camerounais sont au ”front” dans leur propre pays, mon frère. Les impôts peuvent nous tuer, pire, on ne voit même pas ce que fait le gouvernement avec tout cet argent. Il y a qu’à voir nos routes”. C’est ce que l’on retient en grande partie, des échanges et propos échangés entre compatriotes, ça et là, dans les rues, coins et recoins des localités de Nguélémendouka, Kumbo, Bare-baken et Kalfou, sillonnées en ce début d’année. Dans les régions de l’Est, du Nord ouest, du Littoral et de l’Extrême-nord.
Une opération de charme
Depuis quelques jours, le ministère du Commerce à la tête duquel séjourne depuis plus de 20 ans, Luc Magloire Mbarga Atangana, a lancé depuis le 20 décembre 2024, une campagne de vente de riz. L’opération qui a débuté dans la région du Centre entend selon certaines sources, s’étendre sur l’ensemble du territoire national. Ce riz d’origine pakistanienne malgré le prix de 300 FCFA le Kg, est loin d’être à portée de tous les camerounais. Ce d’autant plus qu’il est distribué en sacs de 50 Kg au prix de 15000 FCFA.”Je suis arrivé ici au boulevard ce matin à 4 heures déposer mon voisin. Nous sommes en janvier, on a dû se mettre à 2 pour avoir un sac de riz. C’est une stratégie mise en place dans notre association. D’autres se sont mis à 6, réunissant chacun 2500 frs CFA, vous vous imaginez ça. Si on vous explique la gymnastie que le bas peuple fait pour se nourrir”, explique Jean Robert Noutcha, chauffeur taxi à Yaoundé.
Un prix pratiqué qui laisse songeur
L’année 2008 demeure une année qui aura fortement marqué le régime de Yaoundé. Après les villes morte de 1990, cette année a pu monter au régime de Yaoundé qu’ un peuple asphyxié ou affamé peut vite devenir incontrôlable. D’après certains sondages, études et analyses d’experts et économistes, le Cameroun se présente aujourd’hui en Afrique subsahérien comme l’un des pays les plus chère et où le niveau de vie reste bas. Et la loi de finances de l’exercice budgétaire n’est pas venu arranger les choses. Avec qui comme dirait certains responsables au ministère des finances, ”la mise en œuvre effective de certaines taxes et impôts longtemps prévu par la loi”. Et dans ce chapitre, la taxe sur le décentralisation est pointée du doigt, tandis que le petit peuple lui crie à un taux d’imposition de plus en plus élevé.