Dans une ordonnance présidentielle signée le 18 juillet 2025, le président de la République du Cameroun , imprime un tournant décisif dans la gestion des finances publiques.
Le point 86 de l’ordonnance du 18 juillet 2025 consacre en effet la mutation des chapitres budgétaires communs (60, 65, 92, 93, 94 et 95) en dotations strictement plafonnées pour « dépenses accidentelles et imprévisibles », limitées à 10 % des dépenses hors service de la dette. Cette mesure apparaît comme un signal fort adressé à l’ensemble des gestionnaires publics et à l’opinion, tant les chapitres 65 (« Dépenses imprévues ») et 94 (« Dépenses exceptionnelles ») ont longtemps cristallisé les critiques.
Jadis perçus comme des tiroirs-caisses opaques, ces postes ont souvent alimenté des pratiques dispendieuses et peu transparentes, éloignées des règles d’une saine gouvernance budgétaire. En plafonnant désormais leur utilisation et en réintégrant dans les budgets sectoriels les charges prévisibles qui y étaient inscrites par facilité, le gouvernement veut manifestement en finir avec la gabegie et inscrire la dépense publique dans une logique d’efficacité et de reddition des comptes.

Standards internationaux
Ce choix traduit également une volonté d’aligner la gestion des finances de l’État sur les standards internationaux en matière d’orthodoxie et de discipline budgétaire.Tout en permettant à l’État de conserver une petite marge pour faire face à de véritables imprévus, la réforme sonne donc comme un avertissement contre la tentation des dépenses fantaisistes, et marque une avancée vers un pilotage plus rigoureux et prévisible des ressources publiques.
En prenant cette décision, le Président de la République entend contribuer à une meilleure allocation des moyens disponibles, dans un contexte où la discipline budgétaire reste essentielle à la réalisation des ambitions de croissance et de développement durable affichées pour les années à venir. Ainsi, la fin des largesses incontrôlées des chapitres 65 et 94 ouvre la voie à une nouvelle ère, celle de la rigueur, de la prévoyance et de la responsabilité.
Léon Mgba