
Le Comité Interministériel d’Examen des Programmes (CIEP) s’est ouvert le 26 mai 2025 à Yaoundé sous la présidence du ministre des Finances, Louis Paul Motaze. À travers son discours, le ministre a dressé un diagnostic lucide de la faible performance des administrations publiques tout en exprimant les attentes fermes du gouvernement pour une transformation profonde de la gestion publique.
Le 10 juin 2022, après dix jours d’analyse, de débats et discussions Intenses, un consensus avait été trouvé sur les cadres de mesure de la performance de 174 programmes dits de politiques publiques appartenant à 39 départements ministériels et institutions, ainsi que sur l’organisation de leur mise en œuvre.
En effet, la première session du CIEP intervenue en 2022 après sa réorganisation par le décret du 30 juin 2021 , constituait une étape cruciale dans la relance du processus d’évaluation stratégique de la performance de l’action gouvernementale. Par ailleurs, il était question, pour la première fois, d’examiner la cohérence et la pertinence des cadres de performance des départements ministériels refondus à la lumière des orientations de la nouvelle Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30) et dans un contexte post Covid 2019.
Le constat est sans appel : les administrations peinent encore à s’approprier les outils de pilotage par la performance. Malgré les cadres de mesure désormais disponibles dans la plupart des départements ministériels, ceux-ci souffrent d’imprécisions, d’indicateurs peu pertinents et de liens faibles entre les ressources mobilisées et les résultats attendus. À cela s’ajoutent des pratiques managériales qui restent trop souvent formelles, un contrôle interne peu opérationnel et une faible culture de l’évaluation.

Face à ces limites, le ministre Motaze a rappelé avec insistance les exigences du gouvernement : il ne s’agit plus seulement de produire des documents, mais de faire de la performance une réalité mesurable et tangible dans chaque administration. Il a souligné que les outils mis en place – indicateurs, responsables de programmes, cadres de dialogue – doivent désormais être utilisés comme leviers concrets de décision et d’optimisation. L’objectif est clair : faire en sorte que les programmes contribuent effectivement aux ambitions de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30). Le ministre a également insisté sur une répartition plus cohérente des ressources publiques en faveur des programmes prioritaires, sur une meilleure coordination intersectorielle, et sur la nécessité de renforcer la responsabilité des acteurs dans la chaîne de la performance.

À cinq ans de l’échéance de la SND30, il a invité les administrations à faire preuve d’initiative, de rigueur et de transparence afin d’accélérer les résultats au service des populations. Les jours à venir seront donc déterminants pour ajuster les approches, corriger les failles identifiées, et surtout, faire évoluer les pratiques vers une gestion publique véritablement axée sur les résultats. Les travaux de cette session 2025 du CIEP se poursuivront jusqu’au 9 juin 2025.
L.M