L’élection du prochain directeur général, prévue en novembre 2025, s’inscrit dans un contexte de transformation de la gouvernance mondiale.
Face aux tensions géopolitiques et aux défis de l’éducation, de la culture et de la science, le choix du candidat africain bénéficie d’une attention particulière. Parmi les trois prétendants issus des Suds, la candidature de Khaled El-Enany, ancien ministre égyptien du Tourisme et des Antiquités, se distingue par sa portée stratégique.Pour l’Union Africaine (UA), son soutien à El-Enany apparaît comme une opportunité de renforcer la voix du continent sur la scène internationale et d’incarner un leadership équilibré entre les intérêts africains et mondiaux.L’Afrique, bien que riche de sa diversité culturelle et économique, demeure sous-représentée dans les instances décisionnelles mondiales. La question d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU est l’un des nombreux exemples de cette marginalisation. Dans ce contexte, l’élection d’un Africain à la tête de l’Unesco constituerait une avancée majeure pour l’Union Africaine, en cohérence avec son ambition de renforcer son influence à l’échelle internationale.Le soutien de l’UA à Khaled El-Enany s’inscrit dans une logique de consolidation de l’unité africaine. L’Égypte, en tant que membre influent du continent et pont entre l’Afrique et le monde arabe, incarne cette double identité qui pourrait favoriser un dialogue élargi. L’expérience diplomatique et institutionnelle d’El-Enany, acquise lors de son mandat ministériel, en fait un candidat capable de défendre les priorités africaines tout en construisant des alliances avec d’autres régions du monde.
candidat aux compétences reconnues
La candidature de Khaled El-Enany repose sur une expertise avérée dans la préservation du patrimoine, un domaine central pour l’Unesco. En tant qu’ancien ministre du Tourisme et des Antiquités d’Égypte, il a mené des projets d’envergure tels que l’inauguration du Grand Musée Égyptien et la restitution d’objets d’art spoliés. Sa connaissance approfondie des enjeux liés à la conservation du patrimoine et au développement culturel en fait un atout majeur pour une institution dont la mission est de promouvoir le dialogue interculturel et la protection des héritages mondiaux.Par ailleurs, El-Enany bénéficie de soutiens de poids, notamment de plusieurs capitales européennes comme Paris et Madrid. Cette capacité à fédérer des appuis au-delà des frontières africaines illustre son potentiel à rassembler et à mener des réformes adaptées aux défis contemporains, notamment en matière d’éducation et de régulation des nouvelles technologies.
Un levier pour les ambitions africaines
L’Union Africaine, en soutenant Khaled El-Enany, ne se limite pas à appuyer un candidat ; elle affirme également son engagement pour une gouvernance mondiale plus équitable. L’élection d’un dirigeant africain à la tête de l’Unesco renforcerait la reconnaissance du rôle du continent dans les grandes décisions internationales.
Ce soutien structuré permettrait également de pallier les divisions internes qui ont parfois affaibli les candidatures africaines par le passé.Au-delà de la personne d’El-Enany, son élection ouvrirait la voie à une meilleure prise en compte des enjeux africains par l’Unesco, qu’il s’agisse de l’éducation, du numérique ou de la préservation des cultures locales. Il s’agirait ainsi d’un signal fort envoyé au reste du monde : l’Afrique est prête à assumer des responsabilités de premier plan et à contribuer activement à la refonte des mécanismes de coopération internationale.
Léon MGBA