L’importation de la sixième édition de la célébration culturelle de l’une des plus anciennes civilisations au monde, dans la capitale Yaoundé, loin des plaine du Logone, marque une étape cruciale pour l’inscription de cet héritage commun de l’humanité.
Les peuples Sao constituent une des civilisations les plus anciennes de l’Afrique centrale et de l’ouest. Selon une tradition Toubou, les Sao sont signalés au nord du lac Tchad, dès le VIIe siècle. Ils y fondent l’empire Sao. Cette région est à la fois une zone de contact et de métissage et les Sao ont dû se mélanger à une population déjà en place. Aujourd’hui, on les signale au Cameroun, au Tchad, au Nigeria ainsi qu’au Ghana. L’histoire des Sao Kotoko est dominé par la vie d’Abraham Hannibal, à qui le comité d’organisation du sixième festival des arts et traditions Kotoko (Festat), a tenu à rendre hommage lors de la conférence de presse.
Entre passé et présent
Le peuple Sao Kotoko célèbre donc au musée national de Yaoundé du 23 au 25 janvier 2025, son héritage ancestral et le vivre ensemble, a-t-on appris de la bouche d’Oumar Ali, le président du comité d’organisation. C’est au travers d’une association culturelle en abrégé AC Sao, bâtie autour de sept chefferies historiques situées dans la région de l’Extrême-nord, que s’est pensé ce projet. Avec pour ambition de partager et valoriser le riche patrimoine culturel et antique d’un peuple aux racines sécuritaires. Un festival culturel donc pour mettre en exergue son passé glorieux et son présent au milieu d’une diversité culturelle pluriel dont seul le Cameroun peut se prévaloir dans le concert des nations.
Un patrimoine culturel humain à valoriser
Au XIe siècle, les Sao, grands architectes, créent de grandes cités entourées de terre sèche, cernées de fortifications et de remparts, dont quelques vestiges sont encore visibles. Le Festival qui se tiend tous les deux ans dans le Logone et Chari, sort ainsi du Logone Birni, de Goulfey, d’Afadé, de Makary, de Bodo et Woulky, pour se déporter au Musée national. Et se faire ainsi connaître à un plus grand nombre de personnes. L’idée étant de cheminer progressivement vers son inscription au patrimoine culturel mondial. Ce sixième rendez-vous culturel des descendants des Sao, entend être en fait, une sorte de démonstration du réveil et du dynamisme de ce peuple établi aux abords du fleuve Logone. Le programme intense de cette fête de la culture, retraçant l’histoire du peuple kotoko, l’art et tradition kotoko entend battre les records de toutes les éditions antérieures. Dans un site, symbole de toute une histoire d’un pays en construction, qui a soif de son histoire.
Thierry Eba