ils sont 1, 2 millions d’enfants de moins de 5ans qui souffrent de malnutrition, sur 4 millions, selon les chiffres du plan multisectoriel de développement de la nutrition au Cameroun, présentés aux parlementaires le 10 décembre 2024 à Yaoundé.
Députés et sénateurs du Cameroun sensibilisés sur la malnutrition au Cameroun. Autour des experts de l’Unicef, de la FAO, des services du Premier ministre, le message est clair : l’urgence de l’action en synergie.En effet, 1, 2 millions d’enfants de 0 à 5 ans sont touchés par la malnutrition chronique ou retard de croissance et en valeur relative, 29% d’enfants . 5% de 4 millions d’enfants de 0 à 5 ans souffrent d’émaciation. 35% d’enfants de 6 à 59 mois présentent une carence en vitamine A, 60% enfants de moins de 5 ans sont anémiés. 40% de femmes de 15 à 49 ans souffrent d’anémie .En termes de surcharge pondérale, obésité et maladies non transmissibles liées à l’alimentation et au changement du mode de vie : 11% d’enfants de moins de 5 ans et près de 38% des femmes de 15 à 49 ans sont en surpoids ou obèses. Près de 615 000 adultes de 20 à 70 ans souffrent d’une forme de diabète.30,8% des femmes souffrent d’hypertension artérielle. Le plan multisectoriel de développement de la nutrition au Cameroun nous renseigne qu’en terme de conséquences de la malnutrition, elle est responsable de près de 35% de décès d’enfants . Les conséquences sur la morbidité, la mortalité, l’éducation et l’économie impactent négativement le capital humain, privent la nation d’une main-d’œuvre productive. Aussi, un enfant qui a souffert de malnutrition avant l’âge de 2 ans perd 2 à 3 années sur sa scolarisation, présente 16% de risque d’échouer dans ses études. Selon la présentation du même plan multisectoriel, une analyse réalisée en 2002 par le gouvernement et les partenaires au développement estimait que les pertes économiques enregistrées par le Cameroun par décennie à cause de la malnutrition sont de l’ordre de 583 milliards de Fcfa.
Action en synergie
Pour changer la donne, il est préconisé une stratégie en trois piliers : les interventions nutritionnelles directes. Ici, il est important d’investir dans les 1 000 premiers jours de la vie. Période la plus critique pour la santé physique à long terme, le développement psychomoteur et cognitif, et la capacité d’apprentissage . Les enfants qui ne bénéficient pas d’un soutien adéquat ont tendance à avoir des résultats cognitifs, linguistiques et psychosociaux inférieurs, ainsi que des fonctions exécutives moins développés. S’agissant du deuxième pilier sur les interventions pro- nutrition : elles sont complémentaires aux interventions de nutrition spécifique. Elles sont portées par 5 axes : le système alimentaire, le système de santé, le système de protection sociale, le système d’approvisionnement en eau et l’assainissement, le système éducatif qui porte sur l’alimentation scolaire, le programme de lutte contre anémie, le déparasitage préventif. Le troisième pilier porte sur la gouvernance, la recherche et l’innovation , les ressources humaines, la communication pour le changement social et comportemental en nutrition. Pour mettre en œuvre ces trois piliers, le nerf de la guerre est important.
Estimation des coûts
Des changements visés dans la mis en œuvre du plan multisectoriel de développement de la nutrition au Cameroun, il faudrait mobiliser pour la période 2024-2030 : 166,5 milliards pour le pilier de la nutrition spécifique, 292, 7 milliards pour le pilier nutrition sensible, 30, 6 milliards pour le pilier domaines transversaux. Soit un total de 439, 8 milliards de Fcfa. Cet argent devrait provenir à 65% des épargnés de l’Etat et 35% des partenaires au développement. Les parlementaires sensibilisés sur la question sont appelés à jouer leur rôle en menant le plaidoyer afin de garantir à notre pays, une force de production sûre pour l’avenir .
Léon MGBA