Le dernier rapport de l’institution de Bretton Woods sur les perspectives économiques en Afrique Sub-saharienne affiche des chiffres qui mettent en exergue la faible croissance des pays riches en ressources naturelles par rapport aux pays pauvres en ressources naturelles.
En visite de travail au Cameroun, le directeur du département Afrique du Fonds monétaire internationale (FMI), Abebe Aemro Selassie, a procédé le 18 novembre 2024 à Yaoundé, à la présentation du dernier rapport sur les perspectives économiques en Afrique Sub-saharienne. Une croissance de 3,6 % est projetée en 2024 pour les 45 pays de la Région. Une modeste reprise est prévue en 2025, à 4,2%. Cependant, presque tous les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) se disent en course d’émergence économique sur un horizon de 10 à 20 ans. Sauf que les chiffres des analystes du FMI présente le contraire.« Au cours des 10 dernières années, les pays riches en ressources naturelles ont connu une croissance inférieure à la moitié de celle des pays pauvres en ressources naturelles. », renseigne le rapport. Dans la classification de la Banque mondiale, tous les pays de la Cemac sont riches en ressources naturelles dont cinq (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) sont exportateurs de pétrole.Le rapport indique que la productivité totale des facteurs (PTF), composante qui mesure la capacité d’une économie à générer des revenus à partir d’intrants (travail, capital), s’est effondrée dans la plupart des pays, qui présentent par ailleurs une accumulation de capital beaucoup plus lente que le reste des pays de la région. Les secteurs à haute productivité se développent très lentement, notamment dans l’industrie manufacturière et les services modernes. Comme l’on pouvait s’y attendre, la faiblesse de la croissance s’est traduite par de faibles résultats sur le plan du développement.Ainsi, « les progrès dans la lutte contre la pauvreté ont connu un coup d’arrêt en 2014, de telle sorte qu’en moyenne, un enfant né aujourd’hui dans un pays riche en ressources naturelles a une espérance de vie de 4 ans inférieure et un risque de vivre dans la pauvreté de 25 % supérieur par rapport à un enfant né ailleurs dans la région », souligne les analystes du FMI.
Benjamin AVA