Les hommes et femmes de médias au parfum des défis liés à la mise en œuvre des réformes de la gestion macro économique, lors d’un café thématique récent initié par le ministère des finances à Mbankomo.
Les yeux rivés vers le mur droit de cette salle de conférence ce mardi matin, dans un air de concentration maximale, des journalistes à l’école des réformes. Et au devant de la scène à chaque fois, un expert venu du ministère des Finances pour éclairer sur un aspect spécifique. Et autour de cette table, hommes et femmes de médias, avec tous à cœur d’en savoir davantage sur le nouveau plan stratégique de réformes de la gestion des Finances publiques pour mieux informer. Le tout, sous le regard tutélaire du chef de division de la réforme budgétaire, représentante du ministre des Finances publiques.Le contexte de l’examen et adoption de la loi des finances au titre de l’exercice 2025, scié à cette activité didactique à l’endroit des représentants des médias. Dans un environnement où des informations interprétées et relayées dans les réseaux sociaux, peuvent dénaturer les faits. Il est clair que c’est depuis que le Cameroun a lancé son nouveau plan global des réformes de la Gestion des finances publiques, conduit par le ministère en charge des finances. Cependant, une bonne franche de l’opinion y compris au sein de l’administration publique, perçoit peu, voire pas du tout les mutations engendrées par le nouveau mode de budgétisation de l’Etat. Pourtant le budget programme considéré comme un outil de structuration de l’action publique annoncé à grande pompe est effectif depuis 10 ans.
Plan stratégique ambitieux
“Le budget programme intervient ici comme vecteur d’une gestion qui promeut la performance, la transparence et la responsabilité, ce qui devrait permettre de mieux s’adapter aux crises successives que connaît le monde”, explique Louis Paul Motaze, ministre des finances dans le courrier des réformes, l’une des publications de son département ministériel. Le nouveau plan stratégique présenté en ce mois de novembre 2024 à la presse a la particularité d’être exhaustif. Comptant 9 axes d’intervention, 24 composantes, 110 actions à mener mesurables au travers de 28 indicateurs, pour 263 résultats à atteindre. Avec comme objectif principal, la mise en place d’une gouvernance financière responsable et redevable sur l’ensemble du territoire. S’appuyant sur un système d’informations intégré.
Budget-programme
Il ressort de ces travaux que les objectifs de croissance et de développement envisagés par le gouvernement camerounais à l’horizon 2035 ne sauraient être atteints sans des évolutions dans les méthodes, les organisations et les compétences. Depuis 2007, le pays se soumet aux différentes évaluations internationales. Dès lors nous apprend le ministère des Finances, cette nouvelle approche vise à “proposer à la validation du Premier ministre chef du gouvernement, des programmes pertinents, arrimés à la stratégie nationale de développement, alignés sur les domaines d’intervention des ministères et résolument au service du citoyen”, martèle Louis Paul Motaze. Si le budget de l’Etat constitue un enjeu hautement important au point d’en constituer un des pilliers législatifs, il n’en demeure pas moins que son exécution, ainsi que sa mise en œuvre demeure un sérieux défi. L’ambition d’étendre l’implémentation du budget programme jusqu’auprès des Collectivités territoriales décentralisées n’a pas tari. L’implication en toute transparence des différentes parties, est plus que jamais nécessaire. Et dans ce sillage, la communication occupe une place de choix dans la diffusion et la mise à disposition de la bonne information. Un rôle cruciale, que doit jouer la presse dans un environnement où l’accès à l’information, tout comme le financement de la presse demeure une paire de manches.
Thierry Eba