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Cobac et Microfinance : Enjeux pour un secteur solide

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Depuis 2017, la Cobac a engagé une réforme significative de la réglementation dans le but de renforcer la gouvernance et d’améliorer la gestion des risques au sein des EMF. Cette réforme, incarnée par le règlement n° 01/17/Cemac/Umac/Cobac, impose aux institutions de microfinance des règles. ces exigences posent des défis que les EMF doivent relever avec rigueur et flexibilité. D’où la rencontre d’échange entre Marcel Ondele, secrétaire général de la Cobac et les établissements de microfinance, les 11 et 12 novembre 2024 à Douala.

La microfinance en Afrique centrale est une composante essentielle du développement économique régional. En offrant des services financiers aux populations exclues du système bancaire traditionnel, elle joue un rôle clé dans la réduction de la pauvreté et l’inclusion financière. Cependant, pour que ce secteur se développe de manière durable, une supervision rigoureuse et un cadre réglementaire approprié sont indispensables. La Commission bancaire de l’Afrique Centrale (Cobac ) est l’entité chargée de réguler ce secteur dans la Cemac (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale). Cette relation entre Cobac et les établissements de microfinance (EMF) se caractérise par des défis majeurs et des enjeux de taille. En effet, depuis 2017, la Cobac, a engagé une réforme significative de la réglementation dans le but de renforcer la gouvernance et d’améliorer la gestion des risques au sein des EMF. Cette réforme, incarnée par le règlement n° 01/17/Cemac/Umac/Cobac, impose aux institutions de microfinance des règles strictes, telles que la constitution de comités spécialisés au sein des conseils d’administration et l’introduction de la figure de l’administrateur indépendant. Ces dispositions visent à assurer une meilleure supervision interne et une transparence accrue, essentielles pour la stabilité et la confiance dans le secteur.Comme outils, la digitalisation et le suivi rigoureux des données sont devenus cruciaux pour les régulateurs. Dans ce cadre, la Cobac a introduit Sesame 4.0, un système de reporting qui permet une collecte et une analyse standardisées des données des EMF. Ce système impose des exigences techniques et logistiques aux établissements, telles que l’adaptation de leurs systèmes d’information, la ventilation précise des emplois et des ressources, et la gestion dynamique des créances en souffrance.La Cobac a promis un accompagnement par des formations et des sensibilisations, car cette transition, bien que coûteuse et complexe, est indispensable pour une meilleure traçabilité et une surveillance efficace des opérations. Les EMF ont d’ailleurs toujours revendiqué ces formations.

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Bonnes pratiques

La Cobac met l’accent sur la collaboration étroite entre les EMF et l’organisme régulateur. Un cadre permanent de dialogue a été institué, permettant aux établissements de microfinance d’exprimer leurs préoccupations et de proposer des améliorations au cadre réglementaire. D’où le séminaire du 11 au 12 à Douala. Ce dialogue est essentiel pour que les exigences de la Cobac s’adaptent aux réalités du terrain tout en restant rigoureuses. De plus, la Cobac encourage les réseaux de collaboration entre les EMF eux-mêmes pour faciliter le partage d’expériences, le développement de solutions communes et la mise en place de forums d’échanges.Dans un tel contexte de transformation rapide, notamment avec l’essor des innovations technologiques et les attentes accrues des clients, la Cobac souligne l’importance pour les EMF de rester proactifs. L’anticipation des nouvelles tendances, telles que la finance numérique, l’inclusion financière par les services mobiles, et la résilience face aux fluctuations économiques, est cruciale pour le secteur. La Cobac encourage ainsi les EMF à intégrer ces évolutions pour renforcer leur compétitivité et offrir des services adaptés aux besoins actuels des populations.Pour dire : le partenariat entre Cobac et les établissements de microfinance est fondamental pour le développement économique de la région Cemac. En imposant des règles de gouvernance strictes, en introduisant des outils modernes de suivi comme Sesame 4.0, et en renforçant la collaboration entre les parties prenantes, Cobac œuvre pour un secteur plus solide, capable de résister aux chocs et d’accompagner les besoins des populations locales. Cependant, ces exigences posent des défis que les EMF doivent relever avec rigueur et flexibilité. Grâce à cet engagement conjoint, le secteur de la microfinance en Afrique centrale peut non seulement survivre, mais aussi prospérer, en tant que levier majeur de développement et d’inclusion économique.

Léon MGBA

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