À l’occasion de l’ouverture de la troisième session ordinaire de l’Assemblée nationale le 12 novembre 2024, le président de l’auguste chambre, Cavaye Yeguié Djibril a célébré l’embellie, tout en dénonçant les défis qui persistent, notamment les pratiques de corruption qui gangrènent la filière.
Le secteur du cacao camerounais connaît aujourd’hui un regain d’énergie et une transformation remarquable, apportant une contribution essentielle à l’économie du pays. Le président de l’Assemblée a souligné les progrès accomplis grâce à des réformes structurantes, menées par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana. L’exportation du cacao camerounais gagne en compétitivité grâce à une amélioration de la qualité et à une stratégie de modernisation, incluant la digitalisation des transactions. La production annuelle, qui a dépassé les trois cent mille tonnes lors de la dernière campagne, reflète une résilience et une adaptabilité des acteurs du secteur.Ce succès est, en partie, attribué à une vision nationale qui pousse à la transformation locale des produits, augmentant ainsi la valeur ajoutée pour les producteurs. En reconnaissance de ses efforts, Luc Magloire Mbarga Atangana a été récemment élu président du Conseil International du Cacao, une victoire diplomatique célébrée par l’Assemblée comme un symbole du dynamisme de la filière camerounaise sur la scène mondiale.
Corruption
Malgré cette embellie, le secteur est confronté à une problématique grandissante de corruption. Le président de l’Assemblée nationale a explicitement appelé le ministre du Commerce à faire de la lutte contre la corruption l’une de ses priorités pour protéger les producteurs. Cavaye Yeguié Djibril a dénoncé des pratiques frauduleuses de la part de certains « acteurs véreux » qui exploitent la croissance de la filière à des fins personnelles, compromettant ainsi les bénéfices pour les producteurs et pour l’économie nationale.Les députés appellent à instaurer des mécanismes de transparence et de surveillance pour s’assurer que les producteurs reçoivent un prix équitable pour leur cacao, sans intermédiaires corrompus qui pourraient fausser le marché. Cette corruption représente un danger pour la durabilité de la filière, menaçant de réduire à néant les avancées réalisées.Pour pérenniser ces acquis, le président de l’Assemblée nationale a exhorté les autorités à mettre en place une série de mesures visant à renforcer la filière : professionnalisation des acteurs, adoption de technologies modernes, et soutien à la transformation locale.
En mettant l’accent sur la nécessité de structurer davantage le secteur, l’objectif est de protéger les producteurs contre les abus et de garantir une juste répartition des richesses générées par cette culture. L’engagement du gouvernement et du Conseil International du Cacao sous la présidence camerounaise pourrait offrir une opportunité de réguler ce marché vital pour le pays, en s’assurant que les producteurs, véritables piliers de cette réussite, en récoltent les fruits.
Léon MGBA