Le secteur des médias au Cameroun connaît une nouvelle dynamique visant à moderniser et structurer l’ensemble de la filière.
La démarche a été officiellement enclenchée lors d’une rencontre clé entre René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication et une délégation du Réseau des Patrons de Presse du Cameroun (Repac), conduite par François Mboke, Président de l’organisation. L’échange s’est tenu le 17 septembre 2024 à Yaoundé, marquant ainsi le début d’un nouveau chapitre pour la presse camerounaise.
Le Président du Repac a profité de cette rencontre pour présenter un ambitieux programme de modernisation et de réorganisation de la presse camerounaise pour l’année 2025. Parmi les projets , figurent quatre grandes initiatives, toutes centrées autour de l’amélioration des infrastructures et de l’appui aux entreprises du secteur de la communication.En premier, la modernisation d’une imprimerie dédiée à la presse écrite privée : Ce projet vise à doter la presse écrite privée d’outils modernes pour améliorer la qualité et la rapidité des impressions, tout en réduisant les coûts de production. Cette infrastructure permettra de renforcer l’indépendance de la presse tout en répondant aux standards internationaux en matière de production.Deuxièmement, le redéploiement et la mise à l’échelle d’un réseau de distribution : Face aux défis rencontrés par la presse écrite pour atteindre un large public, le Repac propose de relancer un réseau de distribution efficace et étendu, garantissant une meilleure accessibilité des journaux et magazines, même dans les zones les plus reculées du pays. Au troisième rang, la mise en place d’un Centre d’Incubation des entreprises du secteur de la Communication : Cette initiative se veut une réponse directe aux difficultés rencontrées par les jeunes entreprises de médias. En créant un espace dédié à l’accompagnement et à la formation des jeunes acteurs du secteur, ce centre d’incubation apportera un soutien technique, logistique et financier aux nouvelles entreprises, tout en favorisant l’émergence de talents et d’innovations.
Le point quatre appelle au développement du Grand Prix de la Francophilie des Médias : Dans le cadre de la promotion du journalisme d’excellence, ce prix récompensera les meilleures productions médiatiques en langue française. Il s’agit là d’un projet de prestige qui vise non seulement à encourager la qualité dans les médias, mais aussi à promouvoir la langue française à travers le monde francophone.
Professionnalisation
Pour René Emmanuel Sadi, ce plan marque une étape importante vers la professionnalisation et la pérennisation du secteur des médias au Cameroun. La modernisation des infrastructures, combinée à une meilleure organisation de la distribution et à un soutien accru pour les jeunes entreprises, permettra aux médias camerounais de répondre aux exigences croissantes de l’information et de la communication à l’ère du numérique.
Henri Séverin Assembe, expert en décentralisation et acteur clé dans cette rencontre, a également souligné l’importance de l’approche collaborative adoptée par le Repac et le gouvernement camerounais. Selon lui, la création de clusters médiatiques régionaux, encouragée par cette stratégie, permettra une répartition plus équitable des ressources et des opportunités à travers le pays, renforçant ainsi le rôle des médias dans la cohésion sociale et le développement local.
Avenir prometteur
Ce plan d’action ambitieux pour 2025 augure une véritable transformation du paysage médiatique camerounais. Il ne s’agit pas seulement de moderniser les outils, mais aussi de créer un écosystème durable où la presse écrite, radiophonique, télévisuelle et numérique pourront coexister et prospérer. Le succès de ce projet reposera sur la capacité des parties prenantes, publiques et privées, à collaborer et à mobiliser les ressources nécessaires.La rencontre du 17 septembre 2024 entre le ministre de la Communication et le Repac marque donc le début d’un processus qui pourrait redéfinir le rôle des médias au Cameroun et renforcer leur place dans la société. La clusterisation des médias, comme l’a souligné Henri Séverin Assembe, s’impose comme une nécessité pour le développement harmonieux du secteur, avec des effets attendus sur la qualité de l’information, la diversité des points de vue et l’accès équitable aux contenus pour l’ensemble de la population camerounaise.
Léon MGBA