La présidence camerounaise du CIC pour 2024-2025 intervient à un moment crucial pour le marché du cacao, où les questions de durabilité, de traçabilité et de justice sociale sont au centre des préoccupations.
Le 20 septembre 2024, lors d’une annonce majeure pour l’industrie mondiale du cacao, le Cameroun a été désigné pour présider le Conseil International du Cacao (CIC) pour la campagne 2024-2025.
Cette décision, prise par l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO), a été officiellement entérinée lors de la 110ᵉ session du Conseil International du Cacao, qui se tient du 23 au 26 septembre 2024 à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Cette distinction prestigieuse, qui place ce pays d’Afrique centrale au sommet de la gouvernance mondiale de la filière cacaoyère, vient couronner ses efforts remarquables.
Au fil des années, le Cameroun, par l’entregent du ministère du Commerce que dirige Luc Magloire Mbarga Atangana, s’est imposé comme un acteur incontournable dans la production de cacao, tout en militant activement pour l’amélioration des conditions de vie des producteurs, notamment par la valorisation de leur travail et une rémunération plus juste. ( Le kilogramme à 5 200Fcfa)
Le choix de porter le Cameroun à la présidence du CIC n’est pas le fruit du hasard. Le pays figure parmi les principaux producteurs de cacao au monde, aux côtés de pays tels que la Côte d’Ivoire et le Ghana. Avec une production annuelle qui oscille autour de 280 000 tonnes, le Cameroun a su se démarquer en misant sur l’amélioration de la qualité de son cacao, tout en soutenant la transformation locale pour accroître la valeur ajoutée.
Ces efforts ont été largement salués à l’échelle internationale, notamment dans un contexte où la filière cacaoyère fait face à des défis majeurs : la volatilité des prix, les pressions environnementales et les exigences croissantes en matière de durabilité sont autant d’enjeux auxquels les producteurs de cacao doivent faire face.
Le Cameroun a su adapter ses politiques agricoles pour répondre à ces défis, en investissant dans des projets d’agriculture durable, de formation des producteurs et en encourageant la diversification des revenus pour les agriculteurs.
Une présidence stratégique
La présidence camerounaise du CIC pour 2024-2025 intervient à un moment crucial pour le marché du cacao, où les questions de durabilité, de traçabilité et de justice sociale sont au centre des préoccupations. En tant que président du Conseil, le Cameroun aura l’opportunité de jouer un rôle clé dans l’orientation des débats et des décisions qui façonneront l’avenir de la filière. Parmi les priorités du Cameroun, la question de la rémunération équitable des producteurs figure en tête de liste. Depuis plusieurs années, le pays s’est battu pour que les petits producteurs, souvent les plus vulnérables de la chaîne de valeur, reçoivent une compensation juste pour leur travail. Cette présidence sera l’occasion pour le Cameroun de défendre cette cause à une échelle encore plus grande, en plaidant pour une meilleure redistribution des revenus tout au long de la chaîne de production.
vision pour le cacao africain
La prise de fonction du Cameroun à la tête du CIC marque également une reconnaissance de la montée en puissance du cacao africain sur la scène internationale. L’Afrique, qui produit plus de 70 % du cacao mondial, est au cœur des discussions sur l’avenir de cette denrée essentielle. En assumant ce rôle de leadership, le Cameroun entend promouvoir une plus grande collaboration entre les pays producteurs africains pour renforcer leur position sur le marché mondial.
De plus, cette présidence offrira une plateforme unique pour renforcer la coopération Sud-Sud, notamment entre les pays africains, latino-américains et asiatiques producteurs de cacao. En facilitant les échanges de bonnes pratiques et en promouvant des stratégies communes, le Cameroun souhaite contribuer à la création d’un secteur cacaoyer plus résilient, inclusif et durable.
Léon MGBA
