Dans le cadre de la 12e édition du petit déjeuner du C2D tenue le 31 juillet 2024 à Yaoundé, les hommes des médias ont été édifiés sur les réalisations et perspectives du Projet d’appui à la gouvernance financière (Pagfi) rendue à la troisième phase et qui bénéficie du financement du C2D.
Les questions de budgétisation par programme, de mise en œuvre d’un compte unique du trésor, de rationalisation de la dépense publique ne sont pas toujours aisées à cerner pour le grand public au Cameroun. En effet, L’État, dans une volonté de transparence, de bonne gouvernance et d’efficacité dans la gestion des finances publiques dans un contexte économique mondial de plus en plus tendu, a mis en route des mécanismes. Déjà en 2013, le Cameroun est le premier pays de la Cemac qui présente un budget sous forme de programme. En 2015, est lancé le projet d’appui à la gouvernance financière (Pagfi), piloté par le service économique de l’ambassade de France, selon Sophie Boumsong, coordonnatrice de l’unité opérationnelle. Elle fait savoir que de 2015 à 2019, il était question de renforcer les capacités des personnels et de transférer les outils nécessaires à la poursuite de la réforme budgétaire adoptée par le Cameroun.
Le Pagfi 2 aura permis de renforcer la gestion prévisionnelle de la dépense et d’améliorer le suivi financier et la transparence budgétaire pour une allocation plus efficace des ressources publiques. Au niveau de la gestion de la trésorerie, il y a eu la mise en place de l’architecture d’un compte unique du trésor et l’arrimage du trésor public à la monétique. La coordonatrice du Pagfi fait savoir que l’application qui doit abriter le nouveau compte unique du trésor, en l’occurrence l’AMS/X, a été livrée en septembre 2022, par le prestataire de la Banque centrale, dénommé CMA Small. En 2023, les travaux de la mise à jour de cette application ont été effectués. Sauf que sa mise en service reste attendue au niveau de la Béac. Quant à la monétique, il y a eu le développement et la mise en production d’une plateforme dématérialisée de collecte des recettes non fiscales, dénommée Trésor-pay. Comme autres acquis, le basculement de la comptabilité en droits constatés. Il s’agit depuis janvier 2022, du recensement, de la valorisation, et del’intégration dans le bilan d’ouverture de l’Etat, des immeubles, des bâtis et non bâtis de l’Etat des départements du Mfoundi et du Wouri. Pour la mise en bouche de ces réformes, le ministère des Finances a mobilisé autour de l’unité de gestion de projet intégrée deux opérateurs de réalisation : expertise France et le Programme supérieur de spécialisation en finances publiques (Pssfp).
Les autorités camerounaises et l’Agence française de développement ont jugé les résultats satisfaisants. Elles ont donc décidé de poursuivre le partenariat dans le cadre de la troisième phase du projet d’appui à la gouvernance financière. Pour ce faire, le Cameroun et l’AFD ont signé le 5 septembre 2023, la convention d’affectation de 4 milliards de Fcfa.
Compte unique du trésor
Les défis à relever consisteront à rendre pleinement effectif le compte unique du trésor. « Dans le cadre du Pagfi 3, nous devons travailler à rendre effectif ce compte unique en renforçant l’appropriation des parties prenantes de ce nouveau modèle qui est innovateur dans tous les pays de la sous région. Nous avons également l’ambition d’optimiser les systèmes d’information. Quand on parle budget et comptabilité, cela doit être fait dans des systèmes d’informations robustes pour que l’État puisse maîtriser les données statistiques et ces informations. Aussi, pouvoir centraliser les informations des autres entités pour mieux suivre les risques de ces entités », explique Sophie Boumsong
Egalement pour les quatre prochaines années, l’amélioration du pilotage des autres entités que sont les établissements publics et les entreprises publiques. « Nous allons travailler à améliorer par le ministère des Finances, la gouvernance de ces entités en essayant de nous capaciter nous même à mieux suivre ces entités et à leur donner la place qui est la leur parce que nous sommes dans une logique de suivi-contractuel sur la performance avec ces entités ». Une précision qui vaut son pesant d’or quand on sait que beaucoup d’établissements publics produisent des résultats discutables le jargon de la gouvernance financière.
Léon MGBA