Blaise Moussa, directeur général de la Camwater a dévoilé sa stratégie au cours des récentes sorties publiques sur l’eau.
L’eau est un élément si indispensable qu’il faut rendre disponible en milieu rural comme urbain. Et ça Blaise Moussa, actuel manageur en chef de la Cameroon Water Utilitie (Camwater) l’a compris. Et afin de contribuer à l’atteinte par le Cameroun de l’ODD6, qui vise l’accès de tous à l’eau d’ici 2030, la Camwater doit œuvrer sur l’amélioration de la qualité de l’eau. Cependant, dans plusieurs régions du pays, on enregistre des problèmes liés à la rareté de cette ressource vitale. ” Les citadins avaient longtemps perdu l’habitude de voire l’eau couler dans les robinets de certains quartiers de la ville de Yaoundé. Et dans plusieurs villages, les populations perdent leurs bétails et leurs récoltes à cause de la sécheresse », a informé Jean Charles Ngono, chercheur et militant de la société civile sur les questions d’eau et assainissement.
Depuis son arrivée à la tête de la Camwater, Blaise Moussa n’a cesse de faire preuve d’imagination. Au Cameroun, comme partout ailleurs, la question d’eau préoccupe. Les journées de réflexion et de sensibilisation organisées dans la capitale camerounaise Yaoundé, à l’occasion du récent colloque et de la Conférence au palais polyvalent des sports autour de la problématique de l’eau, visaient à sensibiliser et informer le grand public. Le choix de ce thème a pour principal but de montrer l’importance des actions entreprises pour la distribution et l’accès en eau potable dans notre écosystème et par la même occasion, soutenir la réalisation de l’objectif du développement durable 6 : « Eau propre et assainissement pour tous d’ici 2030 ». Un objectif réalisable avec l’apport de tous les acteurs du Cameroun.
crise de l’eau
En effet, le pays est confronté à un ensemble de problèmes liés au manque ou à une mauvaise utilisation de ce liquide précieux. À l’occasion de ces deux récentes sorties publiques, la Camwater et ses partenaires sont montés au créneau, pour attirer le regard des autorités étatiques camerounaises, face à la crise de cette boisson si indispensable que connaît le pays ces derniers temps. Le directeur général de la Camwater, Blaise Moussa en a profité pour révéler au grand public, des données indispensables actuelles et les objectifs stratégiques de l’institution dont il a la charge, pour une meilleure compréhension de la réalité. On peut retenir de ces prises de paroles publiques que, la Camwater ne dispose en réalité que de 250.000 abonnés compteurs actifs, sur les 440.000 compteurs souscrits. Pour une production globale de 815.000 m3/jour d’eau, extensible à 950 000 m3/jour, à l’issue des chantiers en cours d’exécution sur l’ensemble du réseau national.
Décisions courageuses
Ce n’est pas seulement l’art de prendre des décisions, qui fait un manageur, mais son aptitude à prendre des décisions et à agir dans un monde complexe et incertain, en tenant compte de la diversité des points de vue et des enjeux. Une compétence clé pour les managers à l’instar de Blaise Moussa, qui doivent faire face à des situations difficiles, parfois impopulaires, et assumer leurs responsabilités. Le courage dont a fait preuve le top management de la Camwater, a permi aux équipes et aux organisations de s’adapter, d’innover et de progresser. Progresser pour aboutir à des résultats visibles et quantifiables. Notamment au niveau de la qualité du service et de la réactivité pour des interventions de terrain. Cela est d’autant plus vrai que réfléchir sur la problématique de l’eau, un produit transversal, c’est réfléchir autant sur l’insécurité, la santé, voir la sécheresse. Des questions qui préoccupent en haut lieu à la Camwater.
Des perspectives prometteuses
Le monde dans lequel nous vivons est de plus en plus complexe, incertain et imprévisible. Il n’est plus possible de maîtriser tous les sujets ni de prévoir tous les scénarios. Le manager doit donc apprendre, anticiper et s’inspirer de ce qui se passe ailleurs. Des échanges qui ont suivi ces récentes prises de paroles publiques du top management de la Camwater, l’on a pu apprendre que la distribution en eau potable est confrontée à des difficultés similaires, dans certains pays africains. En Côte d’Ivoire, le pays enregistre une production inférieure à celle du Cameroun. La seule ville d’Abidjan, dispose de 900.000 abonnés compteurs, sur les 2.000.000 d’abonnés que compte le pays. Soit un taux d’abonnement beaucoup plus élevé que celui du Cameroun. Pour remédier à ce déficit, la Camwater annonce déjà la disponibilité de 170.000 nouveaux compteurs, pour de nouveaux branchements clients, sous l’impulsion du gouvernement. Avec dans le viseur, un projet très imminent de 1 million de nouveaux compteurs annoncés.
Rappelons que le projet d’approvisionnement en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs (PAEPYS), doit permettre d’injecter à terme 300 000 m3/jour dans le réseau interconnecté de la Camwater, pour le grand bonheur des populations de la cité capitale.
Thierry Eba