Le comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Béac) réuni en sa deuxième session ordinaire de l’année le 24 juin 2024 à Yaoundé au Cameroun, a examiné l’évolution récente de la conjoncture économique et les perspectives macroéconomiques à court et moyen termes, tant au niveau international que sous-régional.
Les membres du Comité de politique monétaire (CPM) sous la présidence de Yvon Sana Bangui, Gouverneur de la Béac, son président statutaire, ont examiné et échangé sur l’évolution récente de la conjoncture économique et les perspectives macroéconomiques à court et moyen termes, tant au niveau international que sous-régional.
Il ressort du communiqué final qu’au plan international, l’environnement économique, monétaire et financier est caractérisé par : la résilience de l’activité économique mondiale, avec une croissance qui devrait se stabiliser à 3,2 % en 2024 et 2025 comme en 2023, selon le Fonds monétaire international (FMI). Environnement marqué aussi, par la baisse des tensions inflationnistes au niveau mondial, l’accélération des tensions géopolitiques et de la fragmentation géoéconomique, en lien avec la poursuite de la guerre en Ukraine et le conflit à Gaza. S’ajoute à cela, le niveau encore élevé des taux directeurs appliqués par les grandes banques centrales pour lutter contre l’inflation, malgré la normalisation enclenchée par certaines d’entre elles.
Au niveau de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), les perspectives macroéconomiques et financières font ressortir : une croissance qui se situerait à 3,3 % en 2024, contre 2,3 % en 2023, suite à une bonne tenue des activités non pétrolières (3,8 % contre 3,0 % en 2023) et une hausse des activités pétrolières (1,0 % après -1,1 % en 2023). Quant aux tensions inflationnistes, elles persistent bien qu’en baisse, autour de 3,9 % en moyenne annuelle à fin 2024, contre 5,6 % en 2023.
Finances publiques
La situation des finances publiques est en amélioration, avec un solde budgétaire, base engagements, dons officiels compris, passant d’un déficit de 0,2 % du PIB en 2023 à un excédent à 0,5 % un an plus tard. Aussi,une diminution de l’excédent du compte courant, dons compris de 4,2 % du PIB en 2023 à 3,6 % en 2024, une augmentation de la masse monétaire de 13,5 % en 2024, contre 9,1 % en 2023 et une stabilisation des réserves de change à 7 285 milliards à fin 2024, correspondant à un taux de couverture extérieure de la monnaie de 78,4 %, contre 74,8 % en décembre 2023, et à 4,79 en mois d’importations de biens et services, contre 4,82 en 2023.
Face donc aux évolutions économiques et financières marquées, au niveau international, par des fortes incertitudes, et au niveau sous-régional, par des réalisations macroéconomiques plutôt favorables avec une position extérieure toujours confortable, et un taux d’inflation encore élevé mais en recul, le CPM a décidé de maintenir inchangés
Le taux d’intérêt des appels d’offres à 5,00 % ; le taux de la facilité de prêt marginal à 6,75 % ; le taux de la facilité de dépôt à 0,00 % et les coefficients des réserves obligatoires à 7,00 % sur les exigibilités à vue et 4,50 % sur les exigibilités à terme.
Léon Mgba