La première édition des journées scientifiques de l’économie numérique marque le début de l’aventure de la transformation du secteur numérique monétaire. Pour Pierre Emmanuel Nkoa, secrétaire général du Comité national économique et financier du Cameroun (Cnef), « l’économie numérique est l’économie demain ». Il a exhorté de ce fait les promoteurs de Fintech ( technologie financière) de se regrouper en association. Ainsi, ils feront partie du groupe de travail permanent pour l’économie numérique au Cnef.
En attendant la deuxième édition des journées scientifiques de l’ économie numérique l’année prochaine, toujours sur l’égide du Cnef et ses partenaires, plusieurs recommandations ont été formulées le 7 juin 2024, à l’hôtel Mont Fébé de Yaoundé. Du rapport de synthèse lu par le professeur Ngoa Tabi Henri : il faut une migration de tous les prestataires des services de paiement vers la 4.0 qui est une technologie utilisant tous les applications et les interfaces disponibles. Il a été également recommandé : la construction des data center nationaux pour l’hébergement des données, le renforcement du niveau d’accessibilité de l’utilisation des l’Ussd (données de service supplémentaires non structurées) à tous les opérateurs de Fintech, créer des start-box pour les start-ups afin d’effectuer des partages d’expérience et d’encadrer les technologies avant leur introduction sur le marché. Il faut ajouter à cela, l’amélioration du dispositif infrastructurel avec l’intention de toucher le maximum possible des citoyens, même ceux vivant au dernier kilomètre. Il faudrait aussi développer et optimiser les compétences locales en matière d’intelligence artificielle et sensibiliser les utilisateurs.
Autres recommandations : la consolidation de l’environnement normatif en intégrant les considérations relatives à la digitalisation en marche dans le secteur financier, l’érection urgente d’un cadre normatif en matière de protection des données personnelles des utilisateurs, la coordination des politiques de réglementation et d’action en matière de protection des consommateurs des produits et services financiers. Aussi, la promotion d’un cadre réglementaire qui ne précède pas la pratique, mais qui s’assure de la transparence de tout circuit des fonds au sein du système financier, l’adoption d’une approche intégrée de la protection des consommateurs qui implique le régulateur, le prestataire des services et les associations, la structuration concertée des politiques de régulation dans le digital numérique avec le concours de la Banque centrale, de l’Agence de régulation des télécommunications et de tous les acteurs des services à l’effet d’aboutir à un régulateur unique. S’ajoute à la liste, l’application stricte des sanctions prévues par la réglementation en vigueur en matière de pratiques financières douteuses des établissements assujettis, la réorganisation complète de l’écosystème de l’Open Banking, la création d’un organisme en charge de la standardisation des données à collecter. Également, la conception des projets d’investissement par des financements participatifs viables et fiables, la poursuite de l’œuvre d’éducation des menaces des masses aux questions financières et technologiques à l’effet de favoriser une meilleure inclusion.
Par ailleurs, le ministère des Postes et Télécommunications devrait créer des centres régionaux du numérique dans l’intention de rapprocher les populations des zones les plus réculées du numérique et ses considérations nouvelles, l’intensification des actions de sensibilisation des populations sur la digitalisation progressive du rapport de consommation et enfin la mise sur pied d’un mécanisme susceptible de protéger les épargnants dans le cadre des offres digitalisées.
Léon Mgba