Sous le thème ‘’Dialogue social constructif : facteur de promotion du travail decent et progrès social’’, la 138e édition de la fête du travail a connu une ambiance peu ordinaire car il n’y a pas eu d’engouement autour des activités liées à cet événement. La réalité est que beaucoup de difficultés ont émaillé cette édition : la société Alucam, grand pourvoyeur d’emplois est à bout, les sociétés brassicoles et leurs partenaires ne produisent plus et ne commercialisent plus assez, les employés des différentes communes du Département accumulent plusieurs mois d’arriérés de salaire. En réalité en dehors d’une infinie minorité, les entreprises de du département de la Sanaga Maritime se portent mal. La question qui taraude les esprits est de savoir si les différents thèmes arrêtés chaque année et à chaque édition valent la peine ?
Pour le thème de cette édition, le constat montre qu’il est en déphasage avec la réalité vécue sur le terrain. Les licenciements abusifs et sans préavis, les employés qui travaillent comme à l’époque de la préhistoire pour certains et pour d’autres, accumulent des dizaines de mois d’arriérés de salaire. Si le gouvernement parvient à réfléchir pour les thèmes de cette portée, pourquoi la situation précaire des employés existe encore au Cameroun et surtout dans la Sanaga Maritime ? Est-ce un laisser-aller ou une complicité ? Pour mieux informer l’opinion sur les différents aspects de cette fête qui se célèbre chaque année dans le folklore sans un réel impact dans le milieu des travailleurs, nous nous sommes rapprochés de M. Gavana Vamana, administrateur principal du travail et de la prévoyance sociale, par ailleurs délégué départemental du travail et de la sécurité sociale de la Sanaga Maritime pour son avis par rapport au monde du travail dans le département qu’il dirige depuis 2015.
Monsieur le délégué la communauté internationale a célébré la fête du travail le 1er mai dernier. Que signifie cette fête ? Quelle est son impact dans le monde de l’emploi
La fête du 1er Mai fait référence à la date d’anniversaire de l’appel des syndicats ouvriers pour la revendication de la journée de huit heures de travail. Historiquement, elle est une journée de revendication salariale. une journée commémorative de l’année 1886. Curieusement les travailleurs ont changé de paradigme en la transformant en journée de réjouissance et chaque employeur fait les efforts pour mettre ses employés à l’aise.
Quels sont les droits d’un employeur et d’un employé ? quand une partie ne remplit pas les conditions quelles peuvent être les sanctions ?
Dans un cas ou dans un autre, c’est l’entente du début de l’entretien d’embauche et de la signature de contrat qui veut dire : l’exécution des obligations contractuelles et professionnelle des travailleurs, l’application des règles disciplinaires. La non-exécution des obligations entraînent des sanctions disciplinaires qui portent des observations simples au licenciement du travailleur, l’employé à droit à un emploi décent et à sa protection. L’employeur est tenu à respecter les obligations auxquelles il s’est assignées.
Depuis quelques années vous êtes en poste dans ce Département, pouvez-vous nous raconter son environnement professionnel ?
L’environnement professionnel de la Sanaga-Maritime est sombre depuis quelques années à cause de la conjoncture actuelle et de la baisse drastique des activités à Alucam où est concentrée la majorité des sous-traitances du Département. S’agissant des autres entreprises du Département, on note une compression notoire des employés, ce qui fait que le monde professionnel en Sanaga Maritime est morose.
Quel est le canevas d’un employé en situation de détresse pour bénéficier de l’accompagnement du ministère que vous représentez ?
Pour bénéficier de l’accompagnement du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, le canevas demeure identique ; à savoir : faire une requête, adresser une convocation des parties pour une séance de conciliation et enfin établir des Procès-Verbaux.
Les règles de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) sont-elles appliquées par les entreprises de la Sanaga-Maritime ?
Les règles de l’OIT sont effectivement appliquées à travers le respect des conventions internationales, les recommandations internationales, les différents Certifications qui visent les conditions de travail, la sensibilisation du V.I.H en entreprise, de la tuberculose, la santé et la sécurité au travail.
un mot de sortie ?
J’encourage les travailleurs et les chefs d’entreprise à rester résilients et à persévérer afin de pouvoir traverser cette zone trouble pour les lendemains qui chantent. Je leur souhaite à tous et chacun de tenir bon car le meilleur est à venir.
Entretien réalisé par Vital Nogos