Projet d’ une énergie de qualité à moindre coût.
Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’Eau et de l’ Énergie a réitéré cette volonté du gouvernement en procédant officiellement le 10 mai 2024 à l’injection dans le réseau interconnecté Sud des premiers 60 mégawatts du barrage de Ndokoa .
« L’énergie se situe au cœur de tout processus de développement. Sans elle, il ne peut y avoir ni d’industries, ni de transformation de matières premières, et
donc pas d’économie moderne ». Ces propos de Paul Biya, président de la République ont été repris par Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’Eau et de l’énergie. En effet, le membre du gouvernement en présence de Louis Paul Motaze, ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey ministre de l’économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, a procédé le 10 mai 2024, à Nachtigal au couplage de l’énergie du barrage au réseau interconnecté Sud. Cette opération sera effectuée chaque mois pour les 6 autres groupes.
De fait, le Cameroun a décidé de disposer d’une énergie de qualité pour son
développement socio-économique. Raison pour laquelle, plusieurs projets d’aménagements hydroélectriques sont en cours de développement dans le cadre d’une approche Partenariat Public-Privé (PPP), pour satisfaire la demande sans cesse croissante en énergie électrique des ménages et surtout des industries. L’objectif est d’atteindre une production de 5000 MW à l’horizon 2030 contre moins de 2000 actuellement.
420 mégawatts
Forte de ce contexte, l’actualité du secteur de l’électricité a permis l’injection des 60 premiers mégawatts sur les 420 attendus jusqu’ en décembre 2024 du barrage de Nachtigal situé à 65 km au Nord-est de Yaoundé sur la route nationale n°1.
L’espoir des ménages du réseau interconnecté sud de ne plus connaître des coupures intempestives découle de Nachtigal. Surtout que l’attente continue à être longue.
Les travaux de construction sensés débuter en 2016, ont pris corps en début 2019, après la clôture des accords financiers entre l’État du Cameroun, Électricité de France et la Société Financière internationale (IFC), associés au sein de Nachtigal Hydro Power Company (Nhpc).
Les trois partenaires ont conclu le 8 novembre 2018 des accords pour la réalisation de ce projet de barrage dont l’ouvrage principal est long de 1 455 m pour une hauteur maximale de 14 m et disposant d’une retenue d’eau de 27,8 millions de mètres cubes, s’étendant sur 421 hectares pour une production de 420 mégawatts d’électricité par 7 turbines. Sa mise en service a d’abord été annoncée pour 2020-2021, avant d’être repoussée pour 2023.
Les causes de ce retard sont : la pandémie de la Covid-19, occasionnant des charges supplémentaires. Le gouvernement et ses partenaires ont dû revoir à la hausse le coût du projet estimé au départ à 786 milliards de Fcfa. Aussi, la nécessité de sécurisation des achats de la future concession. Et les bailleurs étaient nombreux sur ce projet : coordonné par IFC, le groupe de prêteurs comprend 11 institutions de développement internationales (Banque mondiale, Banque Africaine de développement, Banque européenne d’investissement, etc ) et 4 banques commerciales locales. Par ailleurs, après la fin de l’installation de la première turbine en juillet 2023, des essais pour sa mise en service devraient débuter en novembre 2023. Les premiers mégawatts injectés attendus en décembre 2023 arrive finalement en mai 2024.
Outre la construction et l’exploitation des aménagements hydroélectriques de Nachtigal pour une durée de 35 ans, l’accord signé entre EDF, IFC et le gouvernement du Cameroun comprend la construction d’une ligne de transport d’électricité de 50 km jusqu’à Nyom. Ce qui a été fait grâce à la collaboration entre Nhpc et la Société Nationale d’électricité (Sonatel).
Léon MGBA