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Presse Camerounaise:Étouffée sans tousser

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En cette commémoration de la 31ème édition de la journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai 2024, le journalisme au Cameroun affiche un visage des plus hideux.

Écosystème des plus sombres. Lecture faite de la presse Camerounaise par plusieurs organismes de la société civile et des leaders d’opinion. De fait, la tentative d’enlèvement par les gendarmes le 30 avril 2024, de François Mboke, directeur de publication du journal Diapason et président du Réseau des patrons de presse du Cameroun, n’a pas encore été élucidée. Le 1 mai 2024, Xavier Messè, directeur de publication du journal le Calame est agressé au poignard par deux individus à quelques mètres de son domicile au quartier Mimboman. L’enseignant de journalisme se voit pour la première fois, depuis 18 ans de résidence, être dépouilléde ses téléphones, argent et pièces d’identification.Preuve que l’atteinte à l’intégrité physique des journalistes est passée à la vitesse supérieure.

Le tribunal militaire de Yaoundé n’a pas encore fini de vider le contentieux du procès  d’enlèvement le 17 janvier 2023 et d’assassinat de l’homme des médiasMartinez Zogo. Au-delà de ces atteintes physiques, tout un système savamment huilé paupériseéconomiquement cette presse. Elle étouffe sans tousser. Devant le regard complice des pouvoirs publics. 

Indignation et condamnation

Face à ce tableau des plus sombres, le Réseaux des défenseurs des droits humains en Afrique Centrale (Redhac) et sa coalition-pays-Cameroun sont donc montés au filet pour dénoncer après avoir été informés de la tentative d’enlèvement du journaliste François Mboke par des gendarmes. Ils restent très préoccupés par la recrudescence des atteintes aux libertés fondamentales en particulier le droit à la vie, les libertés de presse, d’expression, d’association et de réunion au Cameroun en particulier et en Afrique Centrale en général. Ils s’indignent «  contre l’acharnement à la profession de journalisme et le musèlement de la presse surtout privée qui concourt à juste titre à la pluralité du débat sociétal, politique et économique ; et qui contribue à un environnement démocratique, à une plus grande transparence de la responsabilité publique ainsi qu’à la bonne gouvernance ».

Pour ce faire, ils « condamnent avec véhémence toute manœuvre de menace, d’intimidation ou de musellement de la presse ; demandent que  François Mboke ainsi que tous les journalistes victimes des menaces et représailles de toutes sortes puissent exercer en toute quiétude et que les auteurs et commanditaires des actes de menaces et d’intimidation dont ils sont victime soient recherchés et présentés à la justice afin de répondre de leurs actes.

Obligations régaliennes

Aussi, le Redhac et sa coalition-pays Cameroun : Attirent l’attention des autorités camerounaises sur leur obligation régalienne de protection des personnes et des biens ; notamment la protection des journalistes en cette 31e édition de la journée mondiale de la liberté de la presse. 

Enfin, le Redhac et sa coalition-pays Cameroun recommandent au gouvernement du Cameroun : de respecter les instruments régionaux (UA-CADHP) et internationaux (ONU) qui sont :la Déclaration universelle des droits de l’homme (Dudh), la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp), le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (Pidcp), la Déclaration des Nations Unies 1998 sur les défenseurs des droits humains, la Déclaration de principes sur la liberté d’expression en Afrique, la Déclaration de Midrand sur la liberté de la presse en Afrique (2013), de protéger légalement les défenseur(e)s des droits humains et les journalistes en adoptant la proposition de loi portant : « promotion et protection des défenseurs des droits humains » déposée dans le bureau du président du Sénat depuis novembre 2021. Force est donc de constater que le Cameroun tire le démon par la queue en matière de liberté de presse.

Léon Mgba

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